Une autre étape professionnelle.
“Si toutes ces années m’ont appris quelque chose, c’est bien ceci : tu ne peux jamais t’enfuir. Jamais. La seule manière de s’en sortir, c’est de rester.”
Juno Diaz, romancier américain.
Il faut donc se rendre à l’évidence et regarder courageusement les choses en face.
Ah là là, j’avais prévu d’écrire rapidement un article sur la retraite, non pas la retraite dans un monastère ou dans une « cabane au Canada » comme disait une vieille chanson, mais LA retraite, celle qui signe notre arrivée au port. Là où le bateau de notre vie professionnelle manœuvre et jette l’ancre. Mais, bizarrement, alors que cet événement est arrivé en août 2016, je n’arrive toujours pas à en parler d’un air détaché.
Voyons, voyons, pourquoi ?
Est-ce la perte de mes anciennes relations ?
En réalité je n’ai rien perdu du tout. Quand on est au bureau et que l’on travaille, on a très peu de temps pour échanger avec les collègues, ce sont les années qui additionnent les petits moments amicaux passés ensemble et ce sont eux qui construisent cette structure virtuelle qui nous donne la conviction d’avoir des relations solides.
Et pour éviter le « loin de yeux, loin du cœur », proverbe bien connu, il suffit d’un coup de fil, d’un e-mail pour retrouver les réflexes amicaux qu’il est tout à fait possible de poursuivre, même si c’est à un autre rythme. Donc il y a toujours des collègues, des amis au bout du fil qui seront heureux d’entendre ma voix.
Une autre piste ?
Peut-être le manque de visibilité ?
Qu’est-ce que la visibilité ? C’est exister pour soi et les autres, avoir une réalité !
Ah oui peut-être, car effectivement lorsque l’on cesse son activité, on cesse également d’exister d’une certaine façon, et l’on n’est plus dans la réalité des autres, des collègues, du groupe !
Les choses, désormais, se font sans moi.
Et le groupe ne me voit plus.
Etre visible, renforçait indéniablement ma confiance en moi. Savoir que j’étais un élément dans tout un ensemble d’éléments, cela me sécurisait.
La Retraite veut dire que l’on a cessé d’être un élément dans le mouvement perpétuel professionnel, dans l’activité en lien avec la société.
On nous avait appris que, pour avoir sa place et le droit d’exister aux yeux des autres, il fallait être visible à l’endroit de la production. Nous étions une braise incandescente dans le « feu de l’action » et maintenant, on est là comme un bout de bois tout noirci par le feu, éteint et gisant sur le bas-côté. Le bout de bois en question aura d’autres vies, certes, mais l’une d’entre elles est terminée. Il y a de quoi se trouver choqué, mais pas indéfiniment.
Eh bien, voici donc une petite auto-analyse avec la conclusion suivante :
J’ai des regrets de ne plus travailler avec mon ancien groupe. Mais il me semble que je veux le beurre et l’argent du beurre. Parce que je tends la main vers l’avenir tout en ne voulant pas lâcher le passé.
Je dois me décider, ou bien je reste tétanisée sur ce palier du passé ou bien j’avance pour trouver mon avenir.
Mon avenir ?
J’ai toujours écrit. J’adore écrire. J’ai publié deux livres et le troisième est en construction. Et là où je dois me décider, c’est de savoir comment m’investir d’avantage pour apprendre à diffuser moi-même mes ouvrages.
Mon futur, mon avenir, c’est de retrouver une nouvelle visibilité pour aider mes livres à se faire connaître. C’est donc mon nouvel objectif : la visibilité.
Mon caractère ne s’y prête pas, je suis un « rat de bibliothèque », et je n’aime pas me montrer, il me reste donc un gros travail à accomplir dans ce sens.
Le mieux, c’est de s’armer de courage, d’esprit pratique, de sourires, d’esprit positif, de lâcher-prise et de la fameuse confiance en soi.
Et pour les futurs candidats(es) à la retraite, voici quelques conseils pour préparer à l’avance cet événement. Le site Psychologie.com, nous donne des indications en 5 points dans cet article La retraite un nouveau départ.
Forts de ces conseils, nous pouvons dire maintenant, que la balle est dans le camp des retraités.
A nous de relever nos défis !
Si nous nous considérons comme des actifs, nous serons regardés comme des actifs !
Vivons bien, heureux et longtemps !
Lidia Konatowicz