Si j’avais un seul conseil à donner pour aider une personne qui ne sait plus quoi faire de sa vie, je lui dirais qu’il lui faut voyager. Je ne parle pas d’aller dans un tout inclus, mais de fouler une terre inconnue où la beauté, la joie et la peur seront entrelacées dans le ventre. Pour cela, je lui dirais de mobiliser toutes ses ressources pour s’offrir la grande transformation. Rien n’est impossible, pour ma part, compte tenu de mes origines, j’ai dû travailler un an pour le faire.
Entrer dans une ville inconnue regarder les gens, se rassasier de nouvelles nourritures, parcourir de nouvelles avenues, découvrir des perspectives différentes, recevoir des idées non conçues, et redécouvrir l’émotion de regarder pour une première fois. Cela implique d’apprivoiser, d’aimer, de douter, de s’inquiéter, de se remettre en question, de se sentir seul, et de s’apprivoiser puis de s’aimer.
Puis, le jour des départs, car il y en a toujours beaucoup, pouvoir regarder une dernière fois ce que nous laissons dernière nous, d’un regard attentif et paisible, laissant les images se déposer en nous, pour que se tamise par le silence du temps l’identité de cette terre, ses arômes, ses accents, ses regards, ses visions et paysages sous une fine couche d’enchantement. –
Le voyage peut transformer un humain. Il opère cette alchimie en nous, là où les identités de passage se côtoient, s’acceptent et se développent pour en polir notre nature propre. Le regard n’est plus figé, il perçoit réellement la vie.
Alors, le sens de notre voie se dégage, il n’y a plus de retenue et nous passons notre route avec une joie paisible d’être rendu à Soi.