Maman aux études et la culpabilité

 

« Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s’habitueront ». (René Char)

 

C’est la rentrée, je traîne un peu des pieds, ils ont du mal à prendre leur rythme de croisière. Il y a du changement dans ma vie, je viens de me poser près des petits enfants… hé oui !!! J’ai quitté la deuxième ville de France, Marseille, pour une ville européenne magnifique, Strasbourg où nous vivons maintenant en banlieue. Et c’est l’occasion pour moi de faire le bilan de ma vie, non, je ne parle pas de mon jardin secret, je parle de mon activité professionnelle tout court. Je me rends compte que j’ai manqué des occasions de me rendre heureuse dans ce domaine. Je veux dire intellectuellement et professionnellement. Trop de regards critiques sur ma vie, le doute sur mes capacités, la culpabilité de m’occuper moins de ma famille « comme il se doit » ont fait, qu’à un moment où j’en avais l’envie, j’ai renoncé à fréquenter l’université en vue de m’engager dans une formation et de changer de métier. En même temps je suis restée un peu plus disponible pour la famille même si… et je m’en rends compte aujourd’hui, ça ne lui a rien apporté de plus qu’une certaine routine sécurisante à cette époque-là. Alors je me dis : ah si je pouvais repartir en arrière. Mais quel que soit le moment de notre vie, il ne faut rien regretter, nos intentions, nos désirs, sont tellement forts que l’Univers, qui enregistre toutes nos projections comme des ordres, nous restitue notre bonheur un peu plus tard. Et c’est largement le cas aujourd’hui. Mais… tout de même !!!

J’ai donc beaucoup d’admiration pour les femmes qui, bien que torturées par le sentiment (ancestral) de culpabilité envers leurs enfants (car, selon la culture familiale traditionnelle, une bonne mère de famille est une mère très disponible et qui reste à la maison), savent leur expliquer que l’on n’est pas obligé de souffrir dans un travail parce qu’il ne nous convient pas ; que, pour bien l’accomplir, il est préférable de l’aimer ; que, si on aime son travail, on partagera ce bonheur avec eux même si cette maman doit investir du temps dans d’autres d’études pour faire la fierté et le bonheur de cette famille. Mais les enfants souvent, veulent tout, tout de suite : une maman heureuse dans son travail et toujours présente. C’est là que cette maman doit être sincèrement diplomate, expliquer la raison des choses simplement mais fermement car qu’est-ce que les enfants exigent réellement d’une maman, d’un papa ? Tout vous allez me dire. Oui, ils vont exiger tout ce qu’ils peuvent exiger, ils n’ont pas la juste mesure de ce qu’il est possible pour les parents de leur donner. On leur refuse peu de choses, donc sans complexes, ils en redemandent. Normal. Souvent ils acceptent le marché, mais à l’usage ils sont contrariés. On peut leur faire comprendre que tout obtenir, quand on est enfant, n’est pas bon pour eux, pour leur autonomie, pour leurs besoins de s’inventer des projets individuels, ils ont une vie à construire qu’ils ont déjà commencée à construire alors qu’ils étaient bébés et maintenant ils doivent continuer, progressivement, un peu plus par eux-mêmes. Donner aux enfants tout ce qu’ils désirent, c’est les couper de leur estime de soi et créer une dépendance. Et si maman retourne à l’université c’est parce qu’elle a de l’estime pour ses enfants et pour elle-même. Elle a besoin de temps, alors on lui accorde ce temps. Cela fait partie des valeurs de la vie qu’ils sont en train d’apprendre. Une maman un peu plus absente peut leur donner l’occasion de développer l’initiative, la confiance en eux, la responsabilité les uns envers les autres.

Déculpabilisation. Cette maman étudiante doit être confiante et sereine, sinon elle transmet, même à distance, ses angoisses à ses enfants qui du coup veulent la voir pour se rassurer. Cette maman étudiante ne va pas compenser son absence par un surinvestissement dans les tâches ménagères, faire encore mieux que si elle était là à plein temps. Elle va lâcher prise en prononçant à voix haute cette phrase et en y croyant avec innocence : « Je consacre joyeusement du temps à mes études même si je me sens coupable d’être moins présente à la maison. » Elle va accepter un peu plus de désordre, une ambiance un peu plus « Bohême ». Quand on vit dans un pays occidental, on a un confort incroyable mais ce confort apporte sa suite de contraintes. L’idéal serait qu’elle parte à l’université comme une gamine heureuse et insouciante, joyeuse et souriante. Elle ne peut pas se reprocher ce bonheur, il est communicatif, bienfaisant. Et enfin elle va se rappeler souvent que l’amour est l’élément essentiel qui construit ses enfants, c’est la source où ils étanchent toutes leurs soifs, physiques, mentales, psychiques, affectives. Tant qu’ils ont l’amour des parents, ils ne manqueront jamais de rien. Et moi, j’adresse à toutes ces femmes ou mamans courageuses, tous mes vœux de réussite.

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